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au bord du trou ; leurs yeux égarés semblaient vouloir en sonder le fond, afin d’apercevoir l’or qui faisait battre leur cœur de désir. Tous restaient silencieux et se grattaient le front pour demander à leur cerveau fatigué le moyen qui lui échappait.

— Bah !… de ces longues réflexions il ne sortira rien, dit Kwik. Les moyens les plus simples sont les meilleurs. Plongeons dans le puits pour en extraire l’or avec la main.

— En effet, affirma Pardoes, on pourrait peut-être monter ainsi des pépites pour une valeur de plusieurs millions. Mais qui se risquera dans ce tourbillon ?

— Qui ? Moi ! s’écria Donat. Liez-moi le lasso autour du corps, laissez-moi descendre jusqu’au fond et remontez-moi aussitôt que j’imprimerai une forte secousse au lasso.

Victor Roozeman voulut le détourner de sa dangereuse entreprise ; mais Kwik dit qu’il savait plonger et nager comme un rat, et que, même sans cela, il n’y avait rien à craindre du tourbillon, parce qu’on pouvait toujours le remonter à l’aide de la corde ; et qu’en outre, pour être riche à mil-