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coup d’or ; mais je suppose que, dans peu de jours, nous en possédions soixante livres, courrons-nous alors chacun avec un poids de dix livres pendu au cou ? Qui pourrait travailler ainsi ?

— C’est égal, murmura le matelot, partageons le contenu du plat.

— Oui, oui, riposta Donat ; cela donne de la force et du courage, quand on sent balancer, en travaillant, l’or sur son cou.

— Tu es fou !…, répliqua Pardoes ; nous sommes presque sûrs de trouver en peu de temps assez d’or pour posséder chacun au moins cent mille francs. Cela serait un poids de quatre-vingt livres que chacun de nous devrait toujours porter au cou. C’est impossible. Tâchez d’envisager les choses avec un peu de bon sens. Je veux faire aussi une proposition. Si nous étions attaqués par les bandits qui courent les bois ou par les Californiens sauvages, ils nous prendraient tout l’or que nous avons sur nous. Nous devons être plus sages et plus rusés. Je propose de chercher dans le rocher un trou, une crevasse ou un endroit caché à quelques