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brile pendant toute la journée ; mais la crainte que cette merveilleuse mine ne fût bientôt épuisée les fit revenir peu à peu à la raison. Ils commencèrent à écouter le conseil de Creps, et décidèrent de cesser le travail pendant une heure pour déjeuner et rendre un peu de chaleur et de force à leurs bras raidis.

Ils se rendirent à la tente en marchant le long du bord de la rivière, les yeux fixés sur l’eau, espérant qu’ils verraient peut-être briller de l’or entre les pierres. Pardoes frappa tout à coup ses mains l’une contre l’autre et s’écria :

— Voyez, mes amis, là-bas dans ces crevasses, des lueurs… C’est de l’or ! La fortune ne nous a pas trompés ; en traversant l’eau, nous pouvons atteindre ces crevasses. Il y a de l’or dans tout le lit de la rivière. Un champ assez vaste peut-être pour enrichir mille hommes ! Déjeunons en toute hâte. Nous ne connaissons probablement pas toute l’étendue de notre bonheur.

La joie, l’enthousiasme leur arracha de bruyants cris de triomphe, et ils coururent avec rapidité vers la tente pour déjeuner en toute hâte.