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drez l’esprit. Et en quoi l’or peut-il servir à un fou ?

— Laissez voir, laissez voir, donnez-moi l’or ! s’écria Pardoes, je le pèserai ; nous saurons combien nous possédons déjà.

On jeta tous les morceaux d’or dans la marmite de fer-blanc ; le Bruxellois les prit dans sa main les uns après les autres pour les soupeser, puis s’écria, les yeux brillants d’enthousiasme :

— Neuf livres ! neuf livres d’or ! Plus de onze mille francs en dix minutes. Ah ! le monde est à nous ! Nous serons riches à millions ! riches à millions !

Roozeman tenait les mains de Donat dans les siennes et bégayait :

— Ô mon ami, que Dieu est bon pour nous ! Le bonheur de ma mère, le bonheur de ma douce amie, la paix de ma vie, l’accomplissement de ses vœux, la richesse, Lucie, Anneken, la Providence nous donne tout en un clin d’œil !… Merci, merci, souverain arbitre du sort de l’homme, merci pour nos souffrances, merci pour votre faveur !