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tous ensemble. Ils se montraient les uns aux autres les morceaux d’or qui brillaient entre leurs doigts, ils s’embrassaient et parlaient du bonheur qui les attendait, de leurs projets pour l’avenir et de leur retour triomphant dans leur patrie. Leurs yeux étincelaient, leurs mains tremblaient, leur voix était rauque ; ils parlaient tous en même temps avec une volubilité fiévreuse et paraissaient en proie à une folie soudaine.

Le baron n’était pas moins surexcité que les autres : un changement singulier s’était opéré en lui ; un sourire lumineux rayonnait sur sa physionomie ; la fierté brillait dans son regard ; ses mouvements étaient puissants et rapides, comme s’il eût retrouvé tout à coup une nouvelle vie. Il parlait tout bas de jouissances, d’honneurs, de grandeurs, et paraissait à moitié fou ; mais les amis étaient eux-mêmes trop transportés par la joie pour faire attention à lui, et ils se précipitèrent de nouveau dans le trou avec une impatience croissante.

Maintes fois encore, ils plongèrent le bras dans