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faire dire ce que signifiaient ces ridicules extravagances.

— Venez, venez, murmura Donat d’une voix altérée par l’émotion, venez ! des châteaux, des trésors ! Anneken, Lucie, du bonheur, la victoire… Ma tête est à l’envers, j’ai perdu l’esprit… Venez, venez !

À ces mots, il prit Victor par la main et l’entraîna vers l’endroit où il avait laissé tomber la marmite. Les autres les suivirent.

— Voyez, voyez ! s’écria Donat, montrant du doigt le trou creusé par l’eau.

— Ô ciel ! de l’or ! beaucoup d’or ! fut le cri général.

Ils se jetèrent par terre an bord du trou, plongèrent les bras profondément dans l’eau, et, là, criant, hurlant et tremblant, ils commencèrent à gratter et à fouiller avec la même impatience que des tigres affamés qui jettent leurs griffes sur une proie longtemps attendue.

Alors, retirant hors de l’eau leurs mains pleines d’or, ils se mirent à sauter, à danser et à chanter