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Enfin ses nerfs se détendirent, il se laissa tomber par terre, leva les bras au ciel, se releva, fit des gambades et des culbutes, se roula par terre, dansa, rit, parla d’Anneken et se démena comme un malheureux frappé de folie complète.

Cependant, au bout de quelques minutes, la conscience lui revint. Il se mit à crier et fit retentir la vallée des sons de sa voix, pendant qu’il courait comme une flèche vers la tente.

Avant qu’il y fût arrivé, ses amis, effrayés, s’étaient levés et se tenaient sur la défensive, le fusil en main, prêts à repousser l’attaque que les cris de Donat leur avaient fait craindre.

— Qu’y a-t-il ? Que vois-tu ? Où ?… lui crièrent-ils.

Mais lui, sans répondre, sauta au cou de son ami Roozeman et bégaya des paroles confuses, tandis que des larmes tombaient de ses yeux ; il embrassa aussi Jean Creps, le Bruxellois et le baron, et allait même jeter les bras sur les épaules du matelot ; mais celui-ci, jurant qu’il était devenu fou, le secoua violemment pour lui