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bable que sous ce soleil ardent, nous aurons beaucoup à souffrir de la chaleur ; mais, puisque nous sommes arrivés si loin, nous devons poursuivre sans nous détourner. Peut-être trouverons-nous des ravins que nous ne pouvons apercevoir d’ici. Allons, camarades, ne perdez pas courage ; demain, nous atteindrons peut-être le but si longtemps désiré de nos rudes efforts.

Ils avancèrent, au commencement du moins, d’un pas rapide dans le désert nu et solitaire. Le soleil laissait tomber comme un feu ardent sur leurs têtes ; ses rayons, reflétés sur le roc chauve, redoublaient de force et changeaient l’air en une vapeur transparente qui épuisait les poumons haletants.

Après deux heures de marche, les voyageurs étaient presque à bout de forces ; muets, sombres et découragés, ils avançaient lentement dans la plaine monotone et triste. Le baron paraissait près de succomber sons son fardeau, et, absorbé dans ses tristes pensées, il s’oubliait quelquefois lui-même, et restait en arrière. Le matelot prenait un