Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un feu souterrain ou par les rayons du soleil ; car, aussi loin que pouvait porter la vue, on ne découvrait dans cet immense désert ni arbre ni plante.

— Sainte Vierge, qu’est-ce que cela ? soupira Donat. J’ai peur ; serions-nous arrivés au bout du monde ?

— Pardoes, le chercheur d’or suisse ne vous a-t-il pas parlé de ce désert ? demanda Jean Creps.

— Non.

— Alors nous sommes égarés ! Une agréable nouvelle !

— Nous ne pouvons pas nous égarer ici, répondit le Bruxellois. Aussi longtemps que nous avons à notre droite la gigantesque chaîne de montagnes de la Sierra-Nevada, nous restons dans la bonne direction. En avançant toujours, nous ne pouvons manquer le placer cherché. Il est situé près d’une large rivière qui descend de la Sierra-Nevada, et par conséquent elle doit se trouver également sur notre chemin. Si nous voulions l’éviter, nous ne pourrions y réussir. La vue de ce désert a quelque chose qui éveille la crainte, en effet, et il est pro-