de jours après, le Nan-Shan s’élançait vers l’est sans que Mac Whirr eut fait aucune nouvelle remarque au sujet des aménagements, ni qu’on lui eut entendu proférer un seul mot d’orgueil à propos de son navire, de reconnaissance pour sa nomination, ou de satisfaction devant les perspectives de son avenir.
De tempérament non plus loquace que taciturne, il trouvait à vrai dire très rarement l’occasion de parler. Restaient naturellement les questions de service — instructions, ordres, etc. ; mais le passé étant, à ses yeux, bien passé, et le futur n’étant pas encore, il estimait que les menus évènements de chaque jour ne méritent pas, le plus souvent, de commentaires — et que les faits parlent d’eux-mêmes avec une insurpassable précision.
Le vieux M. Sigg aimait les hommes de peu de mots, ceux « qu’on est sûr qui ne chercheront pas à brocher sur les instructions. » Mac Whirr qui possédait les qualités requises fut maintenu au commandement du Nan-Shan dont il dirigeait, par les mers de Chine, les courses précautionneuses.