redresser sur les genoux, et dans leur ardeur à tomber sur un être vivant, des soldats du 17e Régiment Taltal faillirent me clouer sur le sol à coups de baïonnettes. Ils parurent fort désappointés, lorsque leurs officiers, accourus au galop, les repoussèrent à coups de plat de sabre.
C’était le général Robles, avec son état-major. Il aurait bien voulu faire des prisonniers, et parut, lui aussi, un instant désappointé. — « Comment ? C’est vous ? cria-t-il. Il descendit aussitôt de selle pour m’embrasser, car c’était un vieil ami de ma famille. Je désignai le corps prostré à nos pieds, et prononçai ces simples paroles :
— « Gaspar Ruiz ! »
Il leva les bras d’étonnement.
— « Ah ! Votre homme fort ! Vous serez resté jusqu’au bout avec lui. N’importe. Il nous a sauvé la vie quand la terre tremblait assez pour faire pâmer les plus braves d’épouvante. J’en étais moi-même fou de terreur. Et lui pas… ! Que guapo ! Où est le héros qui l’a vaincu ? Ha ! Ha ! Ha ! Qu’est-ce qui l’a tué, chico ?
— « Sa propre force, général », répondis-je.