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PRÉFACE


oubliée dans un dépôt d’archives on dans une bibliothèque de Venise. Ce manuscrit, qui a échappé par un rare privilège aux dansgers de la gloire littéraire, nous a transmis un texte plus sincère que tous les autres, le seul que Du Cange ait connu, le seul aussi que dom Brial ait voulu prendre pour base de son édition. C’est ce même texte que je publie ici, plus complet et plus correct, parce qu’un nouvel éditeur peut toujours, à force de soins, améliorer l’œuvre de ses devanciers. Ceux de mes lecteurs qui voudront connaître la méthode que j’ai adoptée pour cette édition, en trouveront l’exposé sommaire dans la notice qui fait suite à cette préface. Je demande aux autres de me croire sur parole quand je déclare que je n’ai rien négligé pour réussir, autant qu’il m’était possible, à rendre ce volume digne de Ville-Hardouin, digne surtout de la mémoire bénie à laquelle il fut d’abord dédié.

Il m’en coûterait de ne pas maintenir ici l’expression de ma gratitude pour mon vénérable confrère de l’Institut, le chef regretté de la maison Didot. Il ne s’est pas contenté d’accueillir mon travail avec ce désintéressement libéral qui est dans les traditions de son illustre famille ; il a voulu que les plus beaux manuscrits de sa précieuse bibliothèque fournissent des ornements propres à rehausser l’éclat de ce volume, et à montrer que Ville-Hardouin avait pour contemporains des artistes qui sont dignes, comme lui, d’exciter notre admiration. M. Ambroise-Firmin Didot, qui a tant fait pour Joinville, n’en pouvait pas moins bien user avec Ville-Hardouin.