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INTRODUCTION[1]


I. — Vie de Conon de Béthune.

Monseigneur Conon de Béthune appartenait à une famille illustre, descendant peut-être des anciens comtes d’Artois[2]. On considère comme le fondateur de la maison de Béthune Robert, surnommé « Faisseux », seigneur de Béthune, de Richebourg et de Carency, et avoué de l’abbaye de Saint-Vaast à Arras, mort en 1036. Cette dignité d’avoué d’Arras appartint dès lors toujours au chef de la famille. À Robert Faisseux succédèrent, de père en fils, Robert II († en 1072), Robert III, dit le Chauve, compagnon de Godefroy de Bouillon dans la première croisade († en 1101), Robert IV, dit le Gros († en 1128), Guillaume 1er († en 1144) et Robert V,

  1. J’ai déjà publié, en 1891, une édition des chansons de Conon de Béthune, qui fut ma thèse de doctorat ; la présente édition n’en est pas seulement une réduction, mais une révision soigneuse. J’ai abrégé la biographie du poète et les chapitres sur la filiation des manuscrits et l’attribution des chansons. J’avais, dans ma première édition, tenté une reconstruction de la langue littéraire du poète : j’ai renoncé à cette restitution arbitraire et j’ai adopté l’orthographe des manuscrits que j’ai indiqués pour chaque chanson. Enfin, j’ai estimé inutile de réimprimer les chansons dont je tiens pour erronée l’attribution à Conon de Béthune.
  2. Voir A. Du Chesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune (Paris, 1639), p. 4. Les indications généalogiques qui suivent sont empruntées au même ouvrage (voir le tableau, p. 74 et passim).