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Philippe s’était tenu un peu à l’écart, caché au milieu de la foule qui s’était amassée autour d’eux. En entendant la voix de son frère, il se précipita vers lui, en criant :

— Ne l’emmenez pas ! ce n’est pas un voleur, c’est mon frère, mon pauvre petit frère que j’ai entraîné ici.

— Ah ! ah ! dit un des agents, tu faisais donc aussi partie de la bande. Et il s’avança pour le saisir ; Philippe, effrayé, se cacha vite dans la foule, et aidé par quelques femmes qui eurent pitié de lui, il parvint à se sauver et se mit à courir à toutes jambes du côté de la maison. Il entendit encore pendant quelque temps les cris désespérés de son frère qui l’appelait à son aide, mais que pouvait-il faire pour lui ? Il fallait aller au plus vite prévenir son père de ce qui était arrivé, et, s’il se laissait emmener en prison, il ne pourrait y aller. Il courut sans hésiter jusqu’à la porte, puis il s’arrêta, et devint tout pâle. C’était terrible de dire : J’ai entraîné mon jeune frère, je l’ai empêché d’aller à l’école, je l’ai mené dans une mauvaise société, et maintenant il est arrêté et