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Nous ne bougions pas, il vient tomber sur nous et c’est lui qui se plaint.

— Il a trop bu d’eau-de-vie, lui répondit Philippe, il est ivre et ne sait plus ce qu’il fait, ni ce qu’il dit.

— Pourquoi donc, reprit Marcel, s’est-il mis dans cet état-là ? est-ce que c’est amusant ? Il n’a pas du tout l’air de s’amuser, il ressemble à un animal, tiens ! tout à fait à ce gros cochon qui est là-bas. Eh ! vois donc comme il marche de travers. Notre petite sœur qui n’a qu’un an marche aussi bien que lui.

Tout en parlant, les deux garçons se mirent à suivre l’ivrogne à quelques pas en arrière. Ils arrivèrent alors à un endroit du quai où il y avait moins de monde ; mais beaucoup de balles de café, de sucre et de coton, et de grandes tentes pour les abriter.

L’homme ivre eut la mauvaise pensée de passer entre les tentes et le bord du quai. Il chantait d’un air abruti une affreuse chanson, quand tout à coup ses pieds s’embarrassent dans une corde, il trébuche, fait quelques