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Discours de Mme Maria Deraismes


Mesdames, Messieurs,

Ayant l’honneur d’ouvrir ce Congrès, je dois rappeler à votre mémoire qu’il est le second Congrès français et international du Droit des Femmes tenu à Paris. Le premier eut lieu en 1878 a l’occasion de l’Exposition universelle, et c’était aussi la première fois, qu’en Europe, un congrès spécial s’occupait exclusivement des intérêts féminins. Il avait été organisé par mon excellent ami Léon Richer dont je n’ai pas à faire ressortir, ici, le dévouement à la cause dont nous nous sommes faits les avocats et les champions.

Cette année le Centenaire de 89 nous a paru une époque tout indiquée pour une grande manifestation féminine et, en cela, notre opinion s’est trouvée d’accord avec le sentiment public ; aussi, notre premier soin, notre premier besoin est-il de remercier nos nombreux adhérents, en commençant par les étrangers qui nous ont fait l’honneur d’accepter notre invitation et qui de plus nous donnent un témoignage de sympathie en participant à nos travaux. Nous remercions nos hommes politiques qui sont venus spontanément nous prêter l’autorité de leurs noms, et nous les remercions doublement pour les efforts qu’ils font au Parlement dans le but de modifier favorablement notre situation légale.

Nous remercions, enfin, d’une façon toute spéciale, le Conseil municipal de Paris d’avoir voté une subvention pour notre Congrès ; nous sommes certainement encore plus touchés de cette marque positive d’approbation que de la somme perçue. Pour clore, nous remercions la Presse qui nous a prêté sa publicité avec autant de bienveillance que de désintéressement. Nous ne saurions trop la louer et la féliciter de l’attention qu’elle nous accorde, et de l’intérêt que lui inspire la cause que nous soutenons et dont elle ne cessera de nous donner des preuves, j’en suis certaine, pendant la durée du Congrès.

Après avoir exprimé notre reconnaissance a ceux et à celles qui nous donnent leur précieux concours, il me reste à fournir quelques explications aux personnes qui se sont étonnées que notre Congrès ne soit pas officiel. 11 n’est pas officiel parce que nous n’avons pas cru devoir accepter les conditions que nous imposait la direction de l’exploitation de l’Exposition. En pareille