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OLGA DE LÉBÉDEW.




LES NOUVEAUX DROITS DE LA FEMME MUSULMANE.
(Vorgelesen von Herrn Ign. Goldziher.)




Au dernier Congrès, que vous avez tenu à Rome, j’ai eu l’honneur de vous parler de la nécessité de relever les droits et la position sociale de la femme musulmane.

J’avais eu, pour cela, recours à l’histoire et je vous avais entretenu de la situation privilégiée des femmes arabes aux temps déjà lointains où la civilisation islamique était à son apogée.

Aujourd’hui je désire vous parler des progrès qu’a faits dans la vie intellectuelle et dans l’opinion des musulmans eux-mêmes, l’émancipation de leurs femmes ; et ceci est, à mon avis, un phénomène bien autrement important que la fortuite apparition dans le monde musulman de quelque femme civilisée et instruite.

De nos jours, c’est l’Égypte qui peut se dire le pays musulman le plus éclairé.

Grâce à son célèbre collège El-Ezhar, où affluent les étudiants de tous les points de l’Orient, elle est devenue le centre religieux des pays musulmans. Grâce aussi à l’influence anglaise et à l’usage de la langue arabe, langue mère de tous les orientaux lettrés, elle peut prétendre à être le centre intellectuel de ces pays. Il en résulte donc naturellement que tous les essais de réforme opérés dans la législation musulmane, proviennent du pays des Pharaons.

Sans nous appesantir sur tous les moyens employés jusqu’ici pour tirer la femme musulmane de sa position vraiment servile, je me bornerai à vous dire un mot des efforts qui, en ces derniers temps, ont été le plus efficacement tentés dans ce but, et de quelques changements survenus à ce sujet dans la législation même. Je veux parler des tentatives de Kassime Émine Bey, qui s’est fait un grand nom comme législateur musulman, et