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CONGRÈS D’ÉLECTRICITÉ

lentille plan convexe fixée sur le devant, une boîte amovible qui porte toute la partie délicate de l’appareil, et dans laquelle on introduit de l’huile et un thermomètre. Chacun des bifilaires est tendu séparément sur deux chevalets d’ivoire, celui du bas fixe, celui du haut orientable par une vis tangente. Les attaches des brins des bifilaires se font sur une plaque d’ébonite fixée en dessous de la boîte ; leur tension est produite pour chacun à l’aide d’une petite poulie embrassée par le bifilaire au-dessus du chevalet supérieur. Chaque poulie est tendue individuellement par un ressort étalonné et réglable. On amène les images en concordance avec celles d’un miroir fixe à l’aide des vis tangentes. Le montage et le remplacement des bifilaires se fait avec la plus grande facilité, grâce à des dispositifs étudiés en vue de rendre cette manœuvre commode. En outre, chaque appareil peut être muni de plusieurs boîtes interchangeables établies suivant des données différentes, ce qui permet d’utiliser l’instrument pour des applications variées exigeant plus ou moins de sensibilité, plus ou moins de lumière, etc.

Avec des bifilaires très courts (10 à 15 mm) en aluminium, et des miroirs très petits collés à la gomme laque, on atteint des nombres de vibrations de 10 000 à 15 000 par seconde et des sensibilités de 600 à 800 mm par ampère à 1 m de distance. On obtient ainsi de très bons appareils de laboratoire. Pour certains usages, on peut quadrupler la sensibilité en se contentant de 5 à 6 000 vibrations par seconde.

L’équipage bifilaire de ces appareils peut être considéré (et c’est là son grand avantage) comme un appareil à vibrations tournantes, étant donné (pie les fils ou bandes sont très rapprochés et parfaitement solidarisés en leur milieu par le miroir, de manière que toute torsion de celui-ci imprime aux deux brins, non seulement des déplacements transversaux, mais des torsions. Or, on sait, d’après les travaux de Saint-Venant, que les vibrations tournantes d’une tige prismatique peuvent avoir une fréquence beaucoup plus élevée que ses vibrations transversales ; sans qu’il soit nécessaire d’appliquer au bifilaire des tensions très grandes, on peut donc accroître la fréquence propre en augmentant le nombre des vibrations tournantes des deux brins.

On démontre que le nombre de vibrations est la racine carrée de la somme des carrés du nombre des vibrations dues à l’élasticité