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en les faisant successivement glisser les unes sur les autres en forme d’éventail. Ce fut aussi un mode de reliure du temps.

Ensuite, lorsque la multiplicité des œuvres devint plus considérable, le génie humain fut amené à chercher et à trouver de plus grandes surfaces pour les contenir. C’est alors qu’on prépara des peaux de bêtes, sur lesquelles on écrivait ce que l’on voulait garder. Quand l’ouvrage était très


important, et nécessitait un emplacement plus grand que celui d’une peau, on collait ou plutôt on cousait ensemble plusieurs de ces peaux, autant qu’il en fallait pour le transcrire en entier.

Pour ce genre d’ouvrage, il fallut trouver aussi un moyen de conservation. Les peaux, seules ou ajoutées à plusieurs autres, furent fixées par une de leurs extrémités, dans le sens de la largeur, sur un bâton de forme cylindrique, autour duquel on les enroula ; puis pour les mettre complètement à l’abri des injures du temps, on renferma ces rouleaux dans des boîtes appelées scrinia. C’est de ce mot, scrinium au singulier, que nous avons conservé en français le mot écrin qui en dérive. Voilà donc pour ces sortes de manuscrits le mode de rassemblement, de reliures conservatrices qui fut adopté.