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DISCOURS DE M. LE BRUN
SENTIMENT SUR LE DISCOURS DU MÉRITE DE LA COULEUR
PAR M. BLANCHARD

9 janvier 1672[1]

Pour bien parler du mérite de quelque chose, il faut savoir en quoi il consiste.

Or le véritable mérite est celui qui se soutient de lui-même et qui n’emprunte rien d’autrui.

De sorte que, pour connaître le mérite du dessin et celui de la couleur, et pour en faire la différence, il faut considérer laquelle de ces deux choses subsiste davantage par elle-même et est plus indépendante de toutes les autres.

Premièrement :

On doit savoir qu’il y a deux sortes de dessin ;

  1. Note manuscrite : « Il faut mettre le discours au net avec quelques-unes des corrections (car il y en a que je voudrais garder) et le mettre à la suite de celui de Blanchard, qui est très bon et auquel celui-ci répond. »

    Les procès-verbaux ne mentionnent pas que ce discours ait été relu, ce qui est assez étonnant ; mais il faut se rappeler que les discours servaient de sujet d’entretien à l’Académie ; elle aimait donc mieux discuter les arguments de Blanchard ou de Jean-Baptiste de Champaigne que d’accepter la décision tranchante de Le Brun ; peut-être même les Académiciens adoptaient-ils, chaque fois que la question était reprise, une résolution nouvelle touchant la couleur.