Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans l’article 15, il tombe d’accord que c’est bien la fin du peintre d’imiter la nature et de tromper les yeux, mais qu’il y faut ajouter que cela se fait par le moyen des couleurs. Puisqu’elle ne peut former aucune figure sans le dessin, ainsi ce n’est pas la couleur qui fait la fin du peintre et de dire que le peintre n’est peintre que parce qu’il emploie les couleurs, c’est se tromper en voulant tromper les autres car le mot de peintre tire son origine de dépeindre, qui est de faire la ressemblance de ce qu’on se propose ; cette qualité ne s’attache nullement la matière, puisqu’on peint en prose ; n’appelle-t-on pas la poésie une peinture parlante ?

Il me semble, Messieurs, que ce qui donne le nom de peintres particulièrement à ceux de notre profession, est la généralité de tous les objets que la peinture représente et dont elle charme la vue.

Sur l’article 21 et celui qui suit, qu’y a-t-il à dire autre chose sur cette discussion que de dire que le but du peintre ne doit être autre chose, en suivant la belle nature, que de plaire aux yeux, ce qui ne se peut faire que par le moyen du dessin ? Quant à ceux à qui il vaut mieux plaire, Cicéron l’orateur dit qu’il ne faut plaire qu’aux savants.

Dans l’article 26, il est dit que les tableaux d’un médiocre dessin, colorés dans la perfection, feront plus d’effet et tromperont davantage que ceux qui auraient des couleurs médiocres, quoique dessinés