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coup d’indifférence pour le tableau de Titien, dont il a tiré le sujet de sa conférence dans ce commencement, il n’est pas fort équitable.

Dans l’article suivant, il dit qu’il ne veut rien dire du particulier des couleurs. Cela étant, il n’est pas possible d’en bien établir le mérite.

L’article 9 ne s’accorde pas avec le premier, qui établit le dessin pour l’âme et le premier mobile de l’art.

Quant à l’article 14, il est admirable de dire si c’est assez que la fin du peintre soit d’imiter la nature ; il dit que non (puisque tous les Beaux-Arts se proposent la même chose), que ce n’est pas encore assez, tromper les yeux, puisque la sculpture, en beaucoup d’occasions, le pourrait faire.

Je ne sais, Messieurs, si l’on peut croire que le peintre se doit proposer un autre objet que l’imitation de la belle et parfaite nature. Se doit-il proposer quelque chose de chimérique et d’invisible ? Il est pourtant constant que la plus belle qualité du peintre est d’être l’imitateur de la parfaite nature, étant impossible à l’homme d’aller plus avant.

Pour la sculpture, qui peut aussi tromper les yeux, prétend-on qu’elle fasse paraître en relief une superficie plate ? ce serait le contraire du peintre qui s’efforce de faire paraître les choses plates être de relief.