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M. DE CHAMPAIGNE LE NEVEU[1]

27 décembre 1671

Quoique la conférence de M. Blanchard ait été très belle et très éloquente, Messieurs, il y a fait paraître un petit ressentiment qui s’étend par tout le corps de son discours en justifiant avec assez de chaleur la partie de laquelle il s’est servi pour l’objet de son entretien qui est la couleur, comme si l’on l’avait offensée et qu’on lui eut voulu ôter quelque chose de son mérite. Ayant assez fait paraître que c’est la conférence que mon oncle a ouverte le 6 de juin, de laquelle il a eu la pensée qu’on voulait choquer une partie qui est admirée de tout

  1. Le cahier qui contient à la fois cette note curieuse de Jean-Baptiste de Champaigne et son discours contre Blanchard porte sur la couverture les lignes suivantes :

    « Le neveu Champaigne cite pour origine du procès la conférence ouverte par son oncle, le 4 juin 1671. Il se trompe : cette conférence a été faite le 12 de ce mois, ainsi qu’il est marqué au bas et signé par le secrétaire. Bagatelle que cela. Il parle ensuite d’un arrêté fait en conséquence par l’Académie, portant une approbation formelle de cette conférence, et je na trouve pas la moindre trace de cette approbation dans les registres. Cela fera quelque difficulté pour lier l’histoire de cette querelle. N’importe ; on fera comme on pourra. Mais tout ce procès me parait bien mal fagoté. Le mémoire de M. Blanchard est plein de sophismes. La réponse de M. Le Brun est pitoyable, et celle-ci n’est qu’un pointillage d humeur qui ne conduit à rien d’utile ni d’instructif.