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est M. Poussin, ses premières études ont donné dans les belles couleurs ; voulant presque forcer son génie, qui avait beaucoup d’ouverture pour le solide, à suivre cet éclat extérieur, il ne laissa pas d’en acquérir une portion ; quoiqu’il ne s’y fût pas abandonné comme à l’unique sujet qui lui échauffait le cœur, néanmoins il fit une course de quelques années dans la carrière des coloristes ; mais s’étant détrompé, il revint d’une telle façon qu’il a dit hautement depuis que cette étude unique n’était qu’un obstacle visible et un écueil inévitable aux jeunes gens pour parvenir au véritable but de la peinture, soutenant par des raisons invincibles que qui s’attache au principal et au solide de la peinture acquiert toujours en pratiquant une assez belle méthode de peindre, sans qu’il soit nécessaire de s’entêter de cette partie seule.

P. de Champaigne.


Prononcé par M. de Champaigne en l’Assemblée générale de l’Académie le douzième jour de juin 1671.
H. Testelin.