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que de pénitence, ou du moins d’exposer aux yeux le sens de ces paroles de l’Évangile, que « le grand nombre de ses péchés ne lui a été remis que parce qu’elle a beaucoup aimé ». Et si vous y prenez garde, vous trouverez que tout ce qui est dans ce tableau concourt à cette expression tendre et amoureuse ; vous le trouverez non seulement dans les traits du visage et dans l’âge le plus propre à cette passion, mais encore dans le penchement du corps, et dans une certaine disposition des mains, dont les doigts écartés marquent parfaitement le transport dont l’âme est agitée. Cette action est ordinaire et commune à la plupart de ceux dont l’occupation intérieure est violente.

Tout est grand dans ce petit ouvrage, tout y est noble, tout y est gracieux, et il est sans doute que le Guide n’ayant que cette demi-figure à traiter, il y a voulu rassembler les mêmes beautés et la même perfection qu’il aurait faits dans un sujet de plusieurs figures.

Ce tableau me fait naître une occasion favorable pour entretenir aujourd’hui la Compagnie d’avancer cette proposition :

Que l’on doit garder la même économie dans un sujet de plusieurs figures que dans une seule tête.

Pour établir cette vérité, il est nécessaire de supposer deux choses : que le tableau qui sort de la main du peintre doit être un tout et que ce tout est