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lequel il n’entre pas encore tout fait, et l’autre paraît y entrer tout d’abord par l’humble respect qu’il témoigne avoir par son action, joignant les mains et se baissant vers l’objet de ses respects et de ses adorations, ce qui fait dans le général tout ce qu’on peut souhaiter d’agréablement diversifié pour exprimer l’esprit et l’âme, pour ainsi dire, d’un sujet.

Ce dernier disciple est habillé d’une manière particulière ; hors la draperie rouge, l’on pourrait dire qu’il est vêtu d’une façon assez conforme à un religieux pèlerin, portant un chapeau sur le dos et ayant un dizain de chapelet à la ceinture, ce qui n’est nullement conforme au temps qu’est arrivée cette histoire ; mais l’on peut dire, pour excuser le Titien, que celui pour lequel il a fait ce tableau a voulu que ce disciple fût orné d’une marque comme le chapelet qui est une grande vénération en Italie comme aussi en Espagne, et je ne doute point que le Titien ne l’aurait pas fait sans un ordre exprès, contre lequel il n’a pas eu apparemment assez de répugnance pour s’y opposer jusqu’au point de préférer l’exactitude de l’histoire à ce qu’on désirait de lui.

Les deux figures qui ne sont pas essentielles à l’action qu’il représente ne laissent pas de servir à son ordonnance et ne détournent pas les spectateurs de son sujet. Je crois que la vue principale qu’il