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formant l’empire d’Occident, et laissa celui d’Orient aux empereurs de Constantinople, de sorte qu’on ne doit prendre cette marque que comme le cachet du prince pour lequel ce tableau a été fait, puisque, dans le temps de l’histoire qui est représentée, l’empire romain était dans sa splendeur.

Je crois, Messieurs, que vous tombez d’accord que la peinture n’a guère été portée plus avant que dans ce rare tableau. D’abord que l’on jette la vue sur le général de cet ouvrage, l’on y trouve une vérité agréable et magnifique qui représente la nature d’une force surprenante : ce qui fait dire que personne n’a eu plus d’intelligence, et qui en a mieux exprimé (sic) les effets que lui ; ne s’étant pas mis en peine d’éviter ce qui, aux yeux des autres, peut nuire aux carnations qui sont dans le jour, il a passé par-dessus toutes ces petites considérations pour ne s’attacher qu’aux grandes.

Il semble qu’il aurait pu éviter ce grand clair proche la tête du Christ qui est éclairée, pour laisser plus de repos autour de la principale partie du tableau ; mais il se peut faire qu’il ne l’a pas fait tant pour donner plus d’espace à son horizon que peut-être aussi il a jugé à propos de faire voir que la lumière est convenable à Notre-Seigneur, et qu’en étant l’auteur elle ne doit pas lui être désavantageuse. En effet la figure du Christ ne laisse pas d’avancer autant qu’il est nécessaire, attirant la vue sur elle