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ter à faire les derniers efforts à donner les caractères des histoires que nous avons à représenter ; car il faut avouer que ce sujet est si vivement exprimé que l’éloquence même avec toutes ses forces n’est pas capable d’en donner une si vive image dans l’esprit.

Pour tirer le fruit que j’ai dessein de proposer de cet ouvrage, je ne m’arrêterai pas beaucoup au détail de ce rare tableau, vu que les expressions en sont si claires qu’elles parlent et se font connaître d’elles-mêmes aux moins intelligents.

Je dirai seulement que les figures me semblent si noblement traitées qu’il n’y parait rien de chargé, et sont si libres et dégagées qu’elles n’ont en elles-mêmes aucune opposition à exprimer la vivacité convenable au sujet. Les nus n’y sont pas maniérés par des contours pesants qui difforment plus la belle nature qu’elle (sic) ne lui donnent d’agrément.

Je crois que la Compagnie tombera d’accord que ce qui spiritualise les sujets et les rend agréables, ce sont les proportions libres et sveltes, au lieu que le trop de charge les rend matériels et pesants[1]. Je

  1. Une note de la main de Guillet de Saint-Georges rattachée au feuillet dit : « Le samedi 6 août 1695, la Compagnie m’ordonna de changer quelques termes dont M. de Champaigne s’est servi dans ce discours et qui commencent cet article Je dirai seulement que les figures…