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CONFÉRENCE DE M. DE CHAMPAIGNE L’ONCLE
CONTRE LES COPISTES DES MANIÈRES

11 juin 1672[1]

J’espère, Messieurs, que vous ne trouverez pas inutile que dans le dessein que j’ai de procurer l’avancement des jeunes gens que nous tâchons de former, je vous entretienne d’un point important sur lequel j’ai souvent fait diverses réflexions.

C’est, Messieurs, que ceux qui s’efforcent de se perfectionner dans notre profession tombent quelquefois, faute de bonne conduite, dans un certain abus, qui les éloigne infiniment de cette perfection à laquelle ils tendent. Ils s’arrêtent servilement à copier la manière particulière d’un auteur, se proposant comme leur but et comme l’unique

  1. Relu le samedi 4 mars 1684. Lu le 6 juin 1711 (Note du manuscrit). — Le procès-verbal de la séance de 1672 ne fait pas mention de la conférence de Philippe de Champaigne. — À la séance du 4 mai 1697, on relit un discours de M. de Champaigne le jeune contre les copistes des manières. Il est à peu près certain qu’il s’agit du discours de Philippe de Champaigne, quoique dans ses Mémoires sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie, Guillet de Saint-Georges attribue à chacun des deux Champaigne un discours sur les copistes des manières (Mémoires, t. 1, p. 241 et 349).