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relief qu’elles donnent, que de faire voir les muscles, et par conséquent est une chose inséparable du dessin. Je ne prétends pas obliger la jeunesse de faire ces observations que lorsqu’elle est capable de dessiner après les belles antiques et le naturel, puisqu’il est constant qu’on ne dessine l’un et l’autre que pour se les imprimer dans l’esprit, ce qui est impossible de pouvoir bien faire sans en observer les ombres qui, seules avec les jours, donnent le relief aux objets. L’on voit que l’observation des ombres est une partie essentielle de la correction, puisque l’on voit qu’une partie des causes qui rendent les études des jeunes gens si infructueuses ne procède que de ce qu’ils ne font pas assez de réflexion sur une partie très importante d’où dépend la correction des dedans des figures qu’ils dessinent, et est cause qu’ils forment une masse informe et sans raison. Il leur semble qu’ils ont fait merveille quand ils se sont fort attachés à grainer ou hacher avec le crayon, et que, pourvu qu’ils aient donné un œil agréable à leurs ouvrages aux yeux de ceux de leur force, ils ont bien réussi, sans faire leur principale étude de les bien placer, ce qui seul, avec les contours du dehors, peut rendre les choses correctes.

L’application qui se fait du sujet dont nous parlons pour une figure seule s’étend ensuite à plusieurs. Car lorsque les étudiants seront capables