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dresse. Sa figure est très gracieuse et posée dans une sorte d’action qui semble l’animer. Le corps porte sur le bras gauche, afin de se soulager du poids des deux enfants qui sont appuyés sur elle. Toutes les draperies sont maniérées d’une façon savante, en sorte que la figure paraît au travers sans donner de la peine. En quoi Raphaël a principalement excellé ; et même pour s’y rendre plus exact et plus régulier, il dessinait ordinairement les figures nues après le naturel, afin d’en conserver mieux le contour sous les draperies.

La figure du petit Christ est admirablement belle, bien dessinée et bien peinte. Le corps et les jambes sont toutes de relief. Le visage exprime une joie enfantine et caressante, mais qui marque néanmoins un caractère de prééminence sur le petit saint Jean, de sorte qu’on y distingue aisément le maitre d’avec le disciple.

Sainte Élisabeth est agenouillée, présentant son fils au petit Jésus ; elle le soutient de crainte qu’il n’incommode la Vierge. Sa tête est très belle, coiffée d’une manière bizarre, mais modeste et convenant à l’âge de la personne représentée. Les plis de la draperie dont elle est vêtue sont très judicieusement appliqués et exprimés d’une manière digne de son auteur.

Saint Jean est dans une posture humiliée devant le petit Christ, ayant les bras croisés pour recevoir