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ce saint, figure l’état parfait et constant de cette grâce abondante et triomphante qui accompagne les élus en cette vie, qui les soutient et les regarde toujours pour les conduire à une fin bienheureuse.

La grande lumière qui éclaire cet ange et la couleur de son vêtement montrent que la grâce qu’il représente est toute divine, et que ceux qui en sont remplis jouissent dès cette vie de la félicité des saints, et c’est ce que saint Paul exprime par ces paroles : « Je connais un homme en Christ, qui a été ravi jusqu’au troisième ciel, soit en corps, soit en esprit, Dieu le sait ; mais je sais bien que cet homme a été ravi jusqu’au paradis et a ouï des mystères ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme de dire » (2e épître aux Corinthiens, chap. XII, V, 2 et 3).

Le saint apôtre qui a les bras ouverts, la tête et la jambe droite levées, n’exprime-t-il pas très parfaitement le désir ardent qu’il avait de s’élever à Dieu par des actions correspondantes aux mouvements de la grâce qui le soutenait, et la jambe baissée qui paraît dans l’ombre ne marque-t-elle pas l’infirmité humaine dont ce saint se plaint souvent ?

Le manteau rouge qui couvre tout le corps de cet apôtre ne représente-t-il pas bien par sa couleur rouge l’ardente charité dont il était embrasé, lorsqu’il disait ces paroles pleines d’amour pour