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le dit lui-même en plusieurs endroits dans l’Épître aux Romains en ces termes : « Je suis charnel et vendu sous le péché : je n’approuve pas ce que je fais, parce que je ne fais pas le bien que je veux et que je fais le mal que jene veux pas. »

La main de l’ange qui soutient la jambe de ce saint représente le secours qu’il recevait de la grâce lorsqu’il était près de tomber, comme il l’exprima par ces paroles : « Ma grâce te suffit, car la vertu se perfectionne dans la faiblesse » ; et c’est encore ce qui est fort bien figuré par la situation de cet ange qui est vu de trois quarts, pour montrer que le second état de la grâce est plus parfait que le premier, encore qu’il ne soit pas si brillant ni si visible.

Cet ange est vêtu d’un bleu brun, parce que cette couleur représente celle de l’air lorsqu’il est agité et brouillé. M. le Poussin ne pouvait pas mieux représenter l’état des tribulations que ce grand saint sentait en lui-même lorsqu’il disait : « Je vois une autre loi en mes membres qui résiste à la loi de mon entendement et me rend captif sous la loi du péché qui est en mes membres » (aux Romains, chap. VII).

Le troisième ange qui a le corps droit et le visage presque de front, qui regarde saint Paul en lui montrant de la main droite la lumière de la gloire, et qui de l’autre bras soutient la main de