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Il ne faut donc pas s’étonner si je prétends aujourd’hui de vous faire voir que M. le Poussin a aussi parfaitement imité ces grands hommes dans cette partie toute mystérieuse qu’il les a suivis dans la justesse de leurs proportions et la beauté de leurs contours.

Le tableau que j’apporte ici de ce fameux peintre sera un exemple de cette partie toute spirituelle où chaque figure cache autant de mystères.

C’est, Messieurs, ce que je me suis proposé de vous faire voir par la suite de cet entretien.

Il faut premièrement remarquer dans ce tableau pourquoi M. le Poussin n’a mis que trois figures d’anges pour soutenir saint Paul, et pourquoi il les a peints dans l’aspect et dans l’action où ils sont, et d’où vient qu’il les a vêtus de la manière et de la couleur que nous les voyons. Toutes ces choses méritent un peu d’application pour en faire les remarques que nous voulons faire.

Nous commencerons donc par l’ange qui est le plus apparent. Cette figure paraît toute de profil ; son visage regarde en haut. Toutes les parties de son corps paraissent fortes et robustes ; son bras droit est étendu et soutient avec violence la jambe droite de saint Paul.

Cet ange est vêtu d’une draperie qui paraît d’une étoffe déliée ; sa couleur est d’un jaune doré. It a une étole fort riche qui lui ceint le corps ; ses