avec le sculpteur et le géomètre[1] ; mais quand il parle du héros de son livre, la peinture est tout autre chose : il dit que ce qui contribue le plus au brillant de ses ouvrages est la disposition des objets ; car, dit-il, la lumière et les couleurs ne serviraient pas beaucoup si les corps n’étaient placés et disposés pour le recevoir avantageusement, non seulement dans la disposition des objets particuliers, mais dans le tout ensemble de l’ouvrage ; et dans l’estime qu’il fait de ce peintre, il se laisse emporter à des expressions outrées, disant que c’est l’esprit tout seul qui a travaillé à ses tableaux, et que l’on peut dire qu’à l’imitation de Dieu il a soufflé ce même esprit dans les ouvrages plutôt qu’il ne les a peints[2].
Vous voyez bien, Messieurs, par toutes ces contrariétés, qu’il est malaisé d’asseoir un fondement assuré sur ces conversations. Quant à moi, j’ai toujours cru que, pour être bon peintre, il faut connaître la nature des choses pour leur approprier les expressions convenables, en savoir les proportions et les justes mesures, pour en bien marquer la forme, d’être fort instruit de l’histoire, du mode et de la situation des lieux, pour en disposer l’ordonnance avant d’y poser le coloris, et que toutes ces choses doivent non seulement le