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Il est vrai que l’auteur de ces conversations ne professe pas ces arts, mais il ne laisse pas d’en vouloir dogmatiser, d’entreprendre d’instruire les amateurs en la connaissance des ouvrages de peinture, et d’en prétendre débiter les principes et les maximes certaines.

J’avoue que cette entreprise est un peu hardie et qu’elle se confond par son propre langage, en se contredisant à soi-même en divers endroits. Cet auteur fait des efforts redoublés et inutiles pour obliger son disciple de se purger de toute prévention, cependant qu’il l’en détourne par son exemple, se faisant connaître le plus préoccupé partisan qui fût jamais pour certaines manières qui semblent n’avoir point été estimées d’autres que de lui ; et dans cet éblouissement, il dit[1], que pour juger parfaitement d’un tableau, il le faut regarder comme si l’on n’en avait jamais vu et préférer ceux qui surprendront davantage ; et peu après[2], il renvoie son amateur à la lecture des auteurs qui ont écrit de la peinture et à la conversation des plus habiles peintres, afin que, par de fréquentes questions, il puisse parvenir à la connaissance des principes de ce bel art. Derechef[3], qu’il ne faut pas se presser, qu’il en faut lire peu et avec beaucoup de réflexion,

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