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    Champagne eût prononcé son plaidoyer. (Toutefois les procès-verbaux mentionnent une conférence le 2 janvier : serait-ce celle de J.-B. de Champaigne, malgré la date inscrite sur le manuscrit ?)

    C’est à propos de ce débat qu’on lit dans Guillet de Saint-Georges (Mémoires sur la vie… T 1, p. 247) : « Les particuliers dont j’ai parlé (les défenseurs de la couleur) furent en ce temps-là d’autant plus à craindre pour l’Académie qu’ils venaient triompher dans le poste même qui avait été choisi pour les détruire. On crut donc arrêter leurs abus, ou, s’il faut ainsi dire, leurs attentats, en discontinuant ces conférences jusqu’à la guérison de M. Le Brun, et, quand on les recommença, il y eut encore de l’une à l’autre des intervalles extraordinaires, comme l’ordre des dates le justifiera. »

    Ces dernières affirmations de Guillet sont assez contestables car, pendant la maladie de Le Brun, nous trouvons, le 4 septembre 1671, une conférence de Quatroulx sur les opérations de la nature humaine dans les divers mouvements de ses parties, la conférence de Blanchard le 7 novembre, la requête de J.-B. de Champaigne le 24 décembre, et pendant l’année 1672, les procès-verbaux annoncent fréquemment qu’on « se prépare pour la conférence » (5 mars, 28 mai, 25 juin, 27 août, 10 octobre). Bien plus, on lit au procès-verbal du 26 novembre : « M. Blanchard s’est chargé de faire l’ouverture de la conférence sur le sujet de la disposition des couleurs et de leurs propriétés. » Il est donc vraisemblable qu’on n’avait pas conservé rancune à Blanchard, et que, tout en lui donnant tort, on prenait plaisir à l’entendre soutenir ses idées. D’ailleurs les procès-verbaux de l’Académie nous montrent qu’il prit une part fort active aux travaux de la Compagnie, et qu’il eut toujours sa confiance ; son nom est un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le compte-rendu des séances.