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(c) Dans la substitution méthodique par des Japonais dans les autorités chinoises de la Mandchourie Méridionale et de la Mongolie Orientale Intérieure.
(d) Dans la tentative qu’il fait actuellement auprès de la Conférence de la Paix afin d’obtenir que le Japon succède, dans la possession et les privilèges, aux Allemands dans la Province Sacrée du Chantoung, y compris le territoire de Kiao-Tcheou.
(e) Dans l’assujettissement progressif de la Chine, avec ses ressources d’hommes et ses richesses incalculables, à la domination japonaise, cela par les mêmes procédés qui firent de l’annexion de la Corée une nécessité politique.
(f) Par la possession des « Îles du Sud, au Nord de l’Équateur », qui rapprochent le Japon à moins de 2,000 miles de l’Australie, et qui procurent à la flotte japonaise une base navale de premier ordre dominant le Pacifique.

Le Soulèvement de la Corée.

16. — La protestation et l’opposition du peuple coréen contre l’annexion de son pays par le Japon et les procédés d’extermination employés par les agents du Mikado ont conduit les Coréens au soulèvement.

Le premier Mars 1919 dernier, à 1 heure de l’après-midi, l’indépendance de la Corée fut proclamée par la nation et le peuple Coréens tout entier.

Cette proclamation déclarait : « Il est de notre devoir solennel de sauver nos droits au libre et perpétuel développement de notre caractère national, nous adaptant aux principes de reconstitution universelle, de sauver notre indépendance, de balayer l’injure, de nous débarrasser de nos souffrances présentes et de laisser à nos enfants une éternelle et glorieuse liberté au lieu d’un héritage d’amertume et de honte ».

Cet acte tendant à l’indépendance avait déjà été accompli par l’Union pour l’indépendance nationale coréenne composée de plus de 3.000.000 de Coréens représentant et exprimant les vœux des 18.700.000 Coréens de Corée, de ceux résidant en Chine, en Sibérie, aux Îles Hawaï et aux États-Unis.

Les Progrès du Soulèvement National.

17. — La délégation coréenne — dûment accréditée par la Société de la Nouvelle Corée, par l’Union de l’Indépendance Nationale Coréenne, et par d’autres nombreux et puissants Groupements organisés en vue de l’indépendance coréenne, reçoit quotidiennement des dépêches la mettant au courant des progrès du soulèvement et du mouvement national vers l’indépendance.

Un télégramme de l’Union de l’Indépendance Nationale Coréenne, reçu à Paris, viâ Shanghaï, le 7 Avril courant, est ainsi conçu :

« Le 26 Mars, nous fîmes de grandes Manifestations à Séoul, nos Couleurs nationales flottèrent sur toutes les collines de la Ville. Les autorités japonaises firent 200 arrestations parmi nos manifestants. Il y eut des tués et des blessés de part et d’autre. Le Samnan (comprenant toutes les provinces du Sud de la Corée) se soulève chaque jour. Des démonstrations coréennes ont lieu également en Sibérie Orientale et en Mandchourie ».

La République Coréenne.

18. — Ce même télégramme mentionne la constitution d’un Gouvernement provisoire de la République de Corée composé d’un Président, d’un Vice-Président, d’un Secrétaire d’État, d’un Ministre des Affaires Intérieures, d’un Ministre des Finances, d’un Ministre de la Justice et d’un Ministre de la Guerre.

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