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semblent annoncer que cette partie des sciences a été cultivée par eux-mêmes, comme un des moyens de frapper les esprits par des prodiges.

Les lois du mouvement, la mécanique rationnelle, ne fixèrent point leurs regards.

S’ils étudièrent la médecine et la chirurgie, sur-tout celle qui a pour objet le traitement des blessures, ils négligèrent l’anatomie.

Leurs connoissances en botanique, en histoire naturelle, se bornèrent aux substances employées comme remèdes, à quelques plantes, à quelques minéraux, dont les propriétés singulières pouvoient servir leurs projets.

Leur chimie, réduite à de simples procédés sans théorie, sans méthode, sans analyse, n’étoit que l’art de faire certaines préparations, la connoissance de quelques secrets, soit pour la médecine, soit pour les arts, ou de quelques prestiges propres à éblouir les yeux d’une multitude ignorante, soumise à des chefs non moins ignorans qu’elle.