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l’assurent, doivent, par leur nature, exercer une action toujours active, et acquérir une étendue toujours croissante.

Nous en avons exposé les preuves, qui, dans l’ouvrage même, recevront par leur développement, une force plus grande ; nous pourrions donc conclure déjà, que la perfectibilité de l’homme est indéfinie ; et cependant, jusqu’ici, nous ne lui avons supposé que les mêmes facultés naturelles, la même organisation. Quelles seroient donc la certitude, l’étendue de ses espérances, si l’on pouvoit croire que ces facultés naturelles elles-mêmes, cette organisation, sont aussi susceptibles de s’améliorer, et c’est la dernière question qu’il nous reste à examiner.

La perfectibilité ou la dégénération organiques des races dans les végétaux, dans les animaux, peut être regardée comme une des lois générales de la nature.

Cette loi s’étend à l’espèce humaine, et personne ne doutera sans doute, que les progrès dans la médecine conservatrice, l’usage d’alimens et de logemens plus sains,