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la liberté, sur la prospérité des nations, doivent en quelque sorte se mesurer, sur le nombre de ces vérités, qui, par l’effet d’une instruction élémentaire, deviennent communes à tous les esprits ; ainsi, les progrès toujours croissans de cette instruction élémentaire, liés eux-mêmes aux progrès nécessaires de ces sciences, nous répondent d’une amélioration dans les destinées de l’espèce humaine, qui peut être regardée comme indéfinie, puisqu’elle n’a d’autres limites que celles de ces progrès mêmes.

Il nous reste maintenant à parler de deux moyens généraux, qui doivent influer à la fois, et sur le perfectionnement de l’art d’instruire, et sur celui des sciences ; l’un est l’emploi plus étendu et moins imparfait de ce qu’on peut appeler les méthodes tecniques ; l’autre l’institution d’une langue universelle.

J’entends par méthodes tecniques, l’art de réunir un grand nombre d’objets sous une disposition systématique, qui permette d’en voir d’un coup-d’œil les rapports, d’en saisir rapidement les combinaisons, d’en former plus facilement de nouvelles.