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dinaires qui humilient et révoltent la nature, qui impriment un long opprobre sur le pays, sur le siècle dont les annales en ont été souillées.

En parlant des beaux arts dans la Grèce, en Italie, en France, nous avons observé déjà qu’il falloit distinguer dans leurs productions, ce qui appartenoit réellement aux progrès de l’art, et ce qui n’étoit dû qu’au talent de l’artiste. Nous indiquerons ici les progrès que les arts doivent attendre encore, soit de ceux de la philosophie et des sciences, soit des observations plus nombreuses, plus approfondies, sur l’objet, sur les effets, sur les moyens de ces mêmes arts, soit enfin de la destruction des préjugés qui en ont resserré la sphère, et qui les retiennent encore sous ce joug de l’autorité, que les sciences et la philosophie ont brisé. Nous examinerons si, comme on l’a cru, ces moyens doivent s’épuiser, parce que les beautés les plus sublimes ou les plus touchantes ayant été saisies, les sujets les plus heureux ayant été traités, les combinaisons les plus simples et les plus frappantes ayant été employées, les caractères les plus for-