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que nous devons attendre. Nous indiquerons particulièrement, pour celles que le préjugé regarde comme plus près d’être épuisées, les progrès dont l’espérance est la plus probable et la plus prochaine. Nous développerons tout ce qu’une application plus générale, plus philosophique des sciences de calcul à toutes les connoissances humaines doit ajouter d’étendue, de précision, d’unité au systême entier de ces connoissances. Nous ferons remarquer comment une instruction plus universelle dans chaque pays, en donnant à un plus grand nombre d’hommes les connoissances élémentaires qui peuvent leur inspirer, et le goût d’un genre d’étude, et la facilité d’y faire des progrès, doit ajouter à ces espérances ; combien elles augmentent encore, si une aisance plus générale permet à plus d’individus de se livrer à ces occupations, puisqu’en effet à peine, dans les pays les plus éclairés, la cinquantième partie de ceux à qui la nature a donné des talens, reçoivent l’instruction nécessaire pour les développer ; et qu’ainsi, le nombre des hommes destinés à reculer les bornes des sciences par leurs découvertes, devroit alors s’accroître dans cette même proportion.