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qu’ici, si l’on regarde seulement le systême philosophique de cette instruction, qui presque par-tout est encore livrée aux préjugés scolastiques ; mais très-rapides, si l’on considère l’étendue et la nature des objets de l’enseignement ; qui n’embrassant presque plus que des connoissances réelles, renferme les élémens de presque toutes les sciences, tandis que les hommes de tous les âges trouvent dans les dictionnaires, dans les abrégés, dans les journaux, les lumières dont ils ont besoin, quoiqu’elles n’y soient pas toujours assez pures. Nous examinerons quelle a été l’utilité de joindre l’instruction orale des sciences, à celle qu’on reçoit immédiatement par les livres et par l’étude ; s’il a résulté quelque avantage de ce que le travail des compilations est devenu un véritable métier, un moyen de subsistance, ce qui a multiplié le nombre des ouvrages médiocres, mais en multipliant aussi pour les hommes peu instruits les moyens d’acquérir des connoissances communes. Nous exposerons l’influence qu’ont exercée sur les progrès de l’esprit humain, ces sociétés savantes, barrière qu’il sera encore long-temps utile d’opposer