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animaux et celles de l’homme, entre les organes communs à différentes espèces, entre la manière dont s’exercent des fonctions semblables, les vérités que l’observation directe de l’homme paroît aujourd’hui refuser. Presque tout ce que l’œil de l’observateur, aidé du microscope, a pu découvrir, est déjà dévoilé. L’anatomie paroît avoir besoin du secours des expériences, si utile au progrès des autres sciences, et la nature de son objet éloigne d’elle ce moyen maintenant nécessaire à son perfectionnement.

La circulation du sang étoit déjà connue ; mais la disposition des vaisseaux qui portent le chile destiné à se mêler avec lui pour en réparer les pertes ; mais l’existence d’un suc gastrique qui dispose les alimens à cette décomposition nécessaire, pour en séparer la portion propre à s’assimiler avec les fluides vivans, avec la matière organisée ; mais les changemens qu’éprouvent les diverses parties, les divers organes, et dans l’espace qui sépare la conception de la naissance, et depuis cette époque, dans les différens âges de la vie ; mais la distinction des parties douées de sensibilité, ou de cette