tout ce que la crédulité en délire avoit jamais inventé d’extravagances sembloit s’être réuni dans la tête des chimistes.
Mais ces chimères cédèrent peu-à-peu à la philosophie mécanique de Descartes, qui rejetée elle-même, fit place à une chimie vraiment expérimentale. L’observation des phénomènes qui accompagnoient les compositions et les décompositions réciproques des corps, la recherche des lois de ces opérations, l’analyse des substances en élémens de plus en plus simples, acquirent une précision, une rigueur toujours croissante.
Mais il faut ajouter à ces progrès de la chimie, quelques-uns de ces perfectionnemens qui, embrassant le systême entier d’une science, et consistant encore plus à en étendre les méthodes, qu’à augmenter le nombre des vérités qui en forment l’ensemble, présagent et préparent une heureuse révolution. Telle a été la découverte des nouveaux moyens de retenir, de soumettre aux expériences les fluides expansibles qui s’y étoient jusqu’alors, dérobés ; découverte qui permettant d’agir sur une classe entière d’êtres