Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/262

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(254)

ports de chacun de ces êtres avec chacun de ceux qui entrent avec lui dans le systême de l’univers, déterminent ses qualités par lesquelles il diffère de tous les autres ; l’ame humaine et le dernier atome qui termine un bloc de pierre, sont également une de ces monades. Elles ne diffèrent que par la place différente qu’elles occupent dans l’ordre de l’univers.

Parmi toutes les combinaisons possibles de ces êtres, une intelligence infinie en a préféré une, et n’en a pu préférer qu’une seule, la plus parfaite de toutes. Si celle qui existe nous afflige par le spectacle du malheur et du crime, c’est que toute autre combinaison eût encore présenté des résultats plus douloureux.

Nous exposerons ce systême qui adopté, ou du moins soutenu par les compatriotes de Leibniz, a retardé parmi eux les progrès de la philosophie. On vit une école entière de philosophes anglais embrasser avec enthousiasme et défendre avec éloquence, la doctrine de l’optimisme ; mais moins adroits et moins profonds que Leibniz, qui