L’on vit donc, pour la seconde fois, le génie abandonner les peuples qu’il avoit éclairés ; mais c’est encore devant la tyrannie et la superstition qu’il est forcé de disparoître. Né dans la Grèce, à côté de la liberté, il n’a pu ni en arrêter la chute, ni défendre la raison contre les préjugés des peuples, déjà dégradés par l’esclavage. Né chez les Arabes dans le sein du despotisme, et près du berceau d’une religion fanatique, il n’a été, comme le caractère généreux et brillant de ce peuple, qu’une exception passagère aux lois générales de la nature, qui condamnent à la bassesse et à l’ignorance les nations asservies et superstitieuses.
Ainsi ce second exemple ne doit pas nous effrayer sur l’avenir ; mais seulement il avertit nos contemporains de ne rien négliger pour conserver, pour augmenter les lumières, s’ils veulent devenir ou demeurer libres ; et de maintenir leur liberté, s’ils ne veulent pas perdre les avantages que les lumières leur ont procurés.
Je joindrai à l’histoire des travaux des Arabes, celle de l’élévation rapide et de la