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Mais si, après lui, dans l’astronomie, comme après Archimède dans la géométrie et dans la mécanique, on ne trouve plus de ces découvertes, de ces travaux, qui changent en quelque sorte la face entière d’une science, elles continuèrent long-temps encore de se perfectionner, de s’étendre, et de s’enrichir du moins par des vérités de détail.

Dans son histoire des animaux, Aristote avoit donné les principes et le modèle précieux de la manière d’observer avec exactitude, et de décrire avec méthode les objets de la nature, de classer ces observations et de saisir les résultats généraux qu’elles présentent. L’histoire des plantes, celle des minéraux, furent traitées après lui, mais avec moins de précision, et avec des vues moins étendues, moins philosophiques.

Les progrès de l’anatomie furent très-lents, non seulement parce que des préjugés religieux s’opposoient à la dissection des cadavres, mais parce que l’opinion vulgaire en regardoit l’attouchement comme une sorte de souillure morale.