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avec plus d’orgueil que de justesse, les modernes ont donné le nom de calcul de l’infini. C’est Archimède, qui le premier détermina le rapport approché du diamètre du cercle et de sa circonférence, enseigna comme on pouvoit en obtenir des valeurs toujours de plus en plus approchées, et fit connoître les méthodes d’approximation, ce supplément heureux de l’insuffisance des méthodes connues, et souvent de la science elle-même.

On peut, en quelque sorte, le regarder comme le créateur de la mécanique rationnelle. On lui doit la théorie du lévier, et la découverte de ce principe d’hydrostatique, qu’un corps, placé dans un corps fluide, perd une portion de son poids égale à celui de la masse qu’il a déplacée.

La vis qui porte son nom, ses miroirs ardens, les prodiges du siége de Syracuse, attestent ses talens dans la science des machines, que les savans avoient négligée, parce que les principes de théorie, connus jusqu’alors, ne pouvoient y atteindre encore. Ces grandes découvertes, ces sciences